Le Temps des Collections IV s’inscrit dans une dynamique annuelle qui depuis maintenant 4 ans permet aux musées de la Ville de Rouen de mettre en lumière leurs collections à travers divers projets présentés : nouvelles acquisitions, restaurations, expo-dossiers, performances, parcours thématiques, etc.
En jouant sur une mise en scène différente, l’événement offre au visiteur la possibilité de découvrir ou redécouvrir ses œuvres préférées sous un nouvel angle.
Chaque année, Le Temps des Collections accueille un(e) invité(e) de choix. Artiste ou personnalité issue du monde de la culture, chacun propose une thématique inédite qui rythme l’événement. Cette année, c’est au tour d’Agnès Jaoui de proposer un nouveau regard sur les collections des musées.
À l’image du film Le Goût des Autres, cette édition du Temps des Collections souhaite inciter d’avantage de visiteurs à prendre possession du musée comme un équipement dont il peut jouir au même titre que n’importe quel autre lieu de loisir et soutient ainsi que personne n’est illégitime face à l’art.
Après Christian Lacroix (2012), Olivia Puttman (2013), Laure Adler (2014), la participation d’Agnès Jaoui au Temps des collections s’inscrit dans une série d’invitations lancée à des personnalités contemporaines étrangères au monde des musées, qui chacune nous a proposé une nouvelle lecture des collections de Rouen.
Artiste aux multiples talents, Agnès Jaoui est comédienne, chanteuse, mais aussi scénariste et réalisatrice. À l'aide de trois projets inédits, Agnès Jaoui porte un regard nouveau sur les œuvres exposées lors de la quatrième édition du Temps des collections au musée des Beaux-Arts.
- Les Emmas, les Charles et les Rodolphes :
« Il y a mille façons de visiter un musée, un de mes jeux préférés consiste à trouver des ressemblances entre certains de mes amis ou membres de ma famille, mais comme vous ne les connaissez pas, je vous propose donc de partir d’une oeuvre connue de tous, et qui plus est rouennaise : Mme Bovary.
Pour les plus jeunes, ceux qui en auraient oublié l’histoire ou qui ne l’auraient pas lu, j’en rappelle les grandes lignes : Emma épouse Charles, un notable de la province rouennaise, pleine d’espoir et d’envie d’aimer d’un amour vibrant, mais Charles ne partage en rien ces aspirations de jeune fille romantique, et Emma s’ennuie à périr... »
Agnès Jaoui porte un regard personnel sur le roman de Flaubert et propose au public de retrouver le casting élaboré par ses soins via un jeu concours.
- Le Goût des autres, et surtout le mien :
« J’ai tourné pour partie Le Goût des autres à Rouen. Nous ne voulions pas, avec Jean-Pierre Bacri, stigmatiser un comportement spécifiquement parisien, mais des comportements qui pourraient avoir lieu dans toute ville suffisamment grande, pour qu’il y existe des classes et des clans qui se croient seuls dépositaires du bon goût. Mais j’avais aussi envie de partager mon goût avec les visiteurs, pour d’autres oeuvres de Cécile Partouche, la véritable auteure du tableau du film, et de certains de mes amis (peintres ou photographes) dont les oeuvres m’émeuvent. »
Agnès Jaoui investit une salle du parcours permanent du musée des Beaux-Arts de Rouen en faisant un clin d’oeil au film Le Goût des autres. Les visiteurs y retrouveront des séquences du film, le tableau visible dans ces scènes et des oeuvres provenant de la collection personnelle de la comédienne.
- L’homme nu par Agnès Jaoui :
Agnès Jaoui s’est prêtée à une collection d’oeuvres sur la thématique du nu masculin. Ce florilège sera issu aussi bien du parcours permanent que d’oeuvres issues des réserves. L’ensemble réuni propose aux visiteurs de s’interroger sur la confiscation du regard de la femme sur la représentation de la nudité masculine dans l’histoire de l’art.