Simon Saint-Jean
(1808 - 1860) | D.834.1
Date : 1833 | Technique : Huile sur toile
Daté de 1833, ce tableau est peut-être le plus ancien connu du peintre lyonnais, spécialiste de fleurs et de fruits, Simon Saint-Jean. Ce dernier s’inspire de la peinture hollandaise du XVIIe siècle à l’époque où les peintres français redécouvrent également les paysages de cette école. La profusion des fleurs et des fruits où se mêlent tulipes, pivoines, roses, raisins, pommes et abricots, ainsi que le goût de la virtuosité du rendu réaliste, rappellent notamment le grand maître Jan van Huysum. Mais faut-il donc voir seulement dans la peinture de Saint-Jean des tableaux « bien faits » ou des « tableaux de salle à manger » comme l’écrira Baudelaire à l’occasion du Salon de 1845 ?
Saint-Jean connaîtra une réputation internationale de l’Angleterre à l’Italie en passant par la Russie. Il faut d’abord reconnaître l'aisance du peintre, ici âgé seulement de vingt-cinq ans. De plus il montre la voie d’un renouvellement dans le genre de la nature morte, par un effort nouveau d’intégration de la nature morte dans le paysage à travers une lumière de tombée du jour qui unifie les couleurs et surtout par une façon nouvelle et originale de composer, en utilisant un chapeau et un panier (ou dans le tableau du musée des Beaux-Arts de Lyon, daté de 1838, en montrant un double bouquet, un au bras d’une jeune femme et l’autre sur la tête).
Quinze ans plus tard, un Gustave Courbet ira plus loin en réintégrant complètement ses fleurs et fruits à leur cadre naturel.