Jean-Baptiste Camille Corot
(1796 - 1875) | D.951.2
Date : 1834 | Technique : Huile sur toile
La carrière de Corot ne commence qu’en 1822 quand ses parents acceptent enfin qu’il devienne peintre au lieu d’être négociant de tissus comme son père. Dès lors le jeune homme va rattraper le temps perdu à force de travail et de voyages. Corot est un éternel voyageur. Il commence par peindre sur le motif les environs de Paris et la Normandie de 1822 à 1825. Puis il part en Italie pour trois ans, à Rome, Naples et Venise. Il y aura ensuite le reste de la France, la Suisse, la Hollande, l’Angleterre, etc. Déjà Corot enfant était en pension à Rouen de 1807 à 1811 ; il retourne en Normandie dans ses premières années d’apprentissage ; puis en 1829 et en 1833 quand il peint le tableau de Rouen.
Le Port de Rouen est une composition qui rappelle celles des grands peintres de marines hollandaises. Le tableau de Rouen est selon les mots du peintre lui-même une œuvre pour laquelle « si Ruysdael et Van de Velde voulaient m’aider cela ne me nuirait pas ». On voit en effet le peintre rechercher des effets de lumière et de matière sur le fleuve et apporter un grand soin aux détails, à la manière hollandaise.
Corot désigne d’ailleurs ce tableau simplement comme « Une marine » au salon de 1834 où il est exposé, et dans une lettre de 1833 il écrit : « C’est une marine rouennaise [qui est] composée de petits navires, de fabriques, de chaumières dans le fond ».
La mention que Corot fait des différents éléments de la composition peut sembler anecdotique. On sait qu’il fit de nombreux croquis sur le port de Rouen, de ses personnages, de ses bateaux et de ses quais.
En somme il s’agit là d’un rare exemple d’étude, d’une sorte de pastiche, de travail « à la manière de » et qui date de la toute fin de la période des paysages composés d’après nature de Corot, entre 1822 et 1833.