180 chefs-d'oeuvre - 2 siècles de création artistique - 60 artistes
Goethe, Friedrich, Hugo, Constable, Turner, Corot, Sisley, Pissarro, Monet, Rodin, Redon, Moreau, Marquet, Delaunay, Kupka, Beckmann, Feininger, Chagall, De Staël, Morellet, Delvoye…
Ce projet d’exposition propose d’explorer, à la lumière du rapport franco-allemand, un thème qui n’a jamais été abordé jusqu’ici : la place de la Cathédrale dans l’imaginaire artistique et dans le débat national, depuis Goethe et Victor Hugo jusqu’à la première guerre mondiale. Il réunit deux villes, qui chacune conservent une cathédrale mondialement renommée, et deux musées, considérés parmi les plus remarquables d’Europe, à la fois pour leurs collections et leur programmation.
L’exposition réunira environ 250 oeuvres, peintures, objets d’art, photographies, maquettes, couvrant un siècle d’aventures artistiques franco-allemandes. Une seconde étape est programmée au Wallraf-Richartz Museum de Cologne où l’exposition sera présentée du 26 septembre 2014 au 18 janvier 2015.
Après avoir sombré dans l’oubli pendant plusieurs siècles, la cathédrale gothique, qui incarne par excellence l’architecture monumentale du Moyen-Âge, a connu au XIXe siècle une renaissance inattendue, devenant un emblème de l’identité nationale, pour la monarchie comme pour l’Empire ou la République. Par une constante référence au passé, elle a été utilisée comme surface de projection non seulement par les adeptes de la religion et de la foi, mais aussi par leurs adversaires. Aujourd’hui encore, la restauration d’innombrables cathédrales françaises et l’achèvement de la cathédrale de Cologne, menés au XIXe siècle, sont les signes visibles de l’esprit de cette époque.
On sait rarement combien la cathédrale gothique a également servi de sujet en poésie, musique, peinture et au théâtre ou à l’opéra au cours du XIXe siècle, fournissant une inépuisable source d’inspiration à de très nombreux écrivains, compositeurs, artistes plasticiens et décorateurs. À considérer le nombre et la diversité de peintres ayant éternisé les formes architecturales gothiques sur la toile, on ne peut que conclure à la présence d’un phénomène fondamental dans la culture francoallemande, qui n’a jamais été traité dans une exposition.
L’exemple le plus célèbre est la série que Monet consacre à la cathédrale de Rouen. Elle doit être comprise non seulement comme une expérience plastique, mais aussi comme le produit d’un long processus d’appropriation du monument par la nation. De ce point de vue inédit, nous suivrons les grands mouvements de convection qui l’ont précédé dans le débat autour du patrimoine monumental au XIXe siècle, puis les réappropriations de l’image de la cathédrale après Monet, la cristallisation de ce motif en tant que symbole national de part et d’autre du Rhin, jusqu’au traumatisme du bombardement de la cathédrale de Reims. Le parcours se termine sur une vision de la cathédrale moderne à travers les oeuvres de grandes figures de l’art moderne et contemporain.
L’exposition a reçu le mécénat exceptionnel de la MATMUT.
La MATMUT permet à tous de venir visiter gratuitement l’exposition le 14 juillet 2014.
Le CIC NORD OUEST et la Caisse des dépôts et Consignations de Haute-Normandie ont apporté leur soutien financier pour l’organisation générale de l’exposition.
L’oeuvre de Claude Monet, La Cathédrale de Rouen. Le Portail et la tour d’Albane. Temps gris, fait l’objet d’une étude scientifique financée par le Crédit Agricole Normandie Seine, en vue de sa restauration.