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Martin Barré. Les œuvres de la Fondation Gandur pour l’Art

10 Février 2023 - 8 Janvier 2024
Martin Barré. Les œuvres de la Fondation Gandur pour l’Art

La Réunion des Musées Métropolitains et la Fondation Gandur pour l’Art présentent un nouvel accrochage monographique dédié cette fois à Martin Barré, figure majeure de la peinture abstraite d’après-guerre

 

Après Simon Hantaï (2020) et Judit Reigl (2021), le peintre Martin Barré est au centre de cette troisième édition du partenariat entre la Réunion des Musées Métropolitains et la Fondation Gandur pour l’Art. L’exposition Martin Barré. Les œuvres de la Fondation Gandur pour l’Art organisée au Musée des Beaux-Arts de Rouen du 10 février au 17 septembre 2023, met en lumière cet artiste dont l’œuvre abstraite s’impose, aujourd’hui, comme l’une des plus originales de la peinture européenne de la seconde moitié du XXe siècle.

Martin Barré (Nantes, 1924 – Paris, 1993) est un artiste dont la pratique est restée en mutation constante sur quarante années de carrière. Comme le souligne Bertrand Dumas, commissaire de l’exposition et conservateur des collections beaux-arts à la Fondation Gandur pour l’Art, « pas de palier ou de suspension chez Martin Barré, tout n’est que recherches et permanentes remises en cause. Cette exigence personnelle, conjuguée à une véritable audace formelle, est particulièrement créatrice au tournant des années 60 ».

Peintes entre 1956 et 1967, les quatorze œuvres présentées dans l’exposition Martin Barré. Les œuvres de la Fondation Gandur pour l’Art illustrent la décennie décisive au cours de laquelle l’artiste procède à une réduction-concentration des moyens picturaux. L’artiste s’engage ainsi dans une déconstruction des codes de la peinture abstraite alors en vigueur pour atteindre le minimalise auquel il aspire. Parmi les solutions explorées par l’artiste pour épurer sa peinture, nous trouvons d’abord des compositions faites de formes rectilinéaires et colorées dont la palette se limite progressivement à des tonalités de noirs et de bruns. Cette période de travail à la brosse et au couteau à palette est caractérisée par un détachement de formes sombres sur des fonds clairs et unis, et un usage déjà parcimonieux de la matière.

A partir de 1960, l’application directe du tube de couleur sur la toile permet à l’artiste de franchir une nouvelle étape dans la simplification des formes. Celles-ci se réduisent à l’état de lignes suivant le tracé du tube préalablement vidé et rempli des propres mélanges de l’artiste. Les traits obtenus, dédoublés, hachurés ou biffés, sont les marques distinctives qui permettent à l’artiste de délester sa gestuelle de toute empreinte émotionnelle.

Martin Barré entreprend ensuite un usage pionnier de la bombe aérosol entre 1963 et 1967, dont naîtront les célèbres séries des Zèbres et des Flèches. La couleur disparaît au profit du noir mat. Zébrures ou flèches sont alors les traces distinctives choisies par le peintre pour explorer les limites de la toile. Cette recherche sur l’espace de la peinture se manifeste notamment dans l’Étude du rideau d’avant-scène, que Martin Barré conçoit pour le décor de la grande salle de la Maison de la Culture de Grenoble. Cette maquette, inédite, n’avait plus été montrée depuis sa première et unique présentation en 1967.

 

Le catalogue

L’exposition Martin Barré. Les œuvres de la Fondation Gandur pour l’Art s’accompagne d’un catalogue du même titre invitant le public à découvrir des reproductions et analyses détaillées de chacune des vingt-quatre œuvres de Martin Barré présentes dans les collections de la Fondation Gandur pour l’Art, et qui, pour certaines, n’ont pu être exposées au Musée des Beaux-Arts de Rouen. Sous la direction de Bertrand Dumas, commissaire de l’exposition et conservateur de la Fondation, l’ouvrage envisage la trajectoire artistique de Martin Barré dans son ensemble et propose une réflexion sur la genèse et le développement de cette collection que Jean Claude Gandur a patiemment et régulièrement développée depuis 2009. La publication compte plusieurs essais par des historiens de l’art et spécialistes de l’œuvre de Martin Barré, dont Michel Gauthier et Clément Dirié, qui, en 2021, avaient codirigé une monographie de référence sur l’artiste.

 

Un partenariat annuel

Au rythme d’une exposition par an, la Fondation Gandur pour l’Art investit depuis 2020 une salle du Musée des Beaux-Arts de Rouen dans laquelle elle présente une sélection de peintures issues de sa collection d’art abstrait. Il s’agit d’exposer de petits ensembles monographiques mettant en lumière des figures marquantes de la peinture européenne d’après-guerre. Ainsi, la première édition en 2020 dédiée à Simon Hantaï présentait des toiles peintes entre 1951 et 1962, tandis que la deuxième édition, en 2021, fut consacrée aux œuvres de jeunesse de Judit Reigl. Ce troisième accrochage sur l’œuvre de Martin Barré voit une version augmentée de ce partenariat, avec un corpus d’œuvres plus large, l’organisation d’une journée de tables rondes et la publication du catalogue Martin Barré. Les œuvres de la Fondation Gandur pour l’Art.

 

La Fondation Gandur pour l’Art

Fondée en 2010 par l’entrepreneur et collectionneur d’art Jean Claude Gandur, la Fondation Gandur pour l’Art est une organisation à but non lucratif dont l’objectif est de contribuer à l’éducation et à la compréhension de notre héritage culturel en offrant un accès public à ses collections d’envergure internationale. Basée à Genève (Suisse), la Fondation s’engage à préserver, enrichir et faire découvrir les collections dont elle est dépositaire.

La Fondation Gandur pour l’Art met ses œuvres à la disposition de musées et d’institutions culturelles en Suisse et à l’étranger à travers de nombreux prêts, l’organisation d’expositions, et le développement de plusieurs partenariats, notamment avec le Musée national centre d’art Reina Sofía (Espagne), le Houston Museum of Natural Science (États-Unis) et la Réunion des Musées Métropolitains Rouen Normandie (France).

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L’éducation par l’art, une vocation

L’art doit être accessible au plus grand nombre. Cette conviction de Jean Claude Gandur se reflète dans toutes les activités de la Fondation, l’ouverture à la culture permettant de créer des ponts entre les gens et de faciliter l’intégration sociale. La passion précoce de Jean Claude Gandur pour les œuvres d’art a permis de constituer l’une des collections privées les plus prestigieuses au monde, une collection offrant l’opportunité rare d’apprécier et d’appréhender l’étendue de notre héritage culturel. Ainsi, la Fondation s’emploie à exposer ses œuvres avec pour vocation le partage et la transmission.

 

Des standards professionnels internationaux

La philosophie de collectionneur de Jean Claude Gandur est de partager sa passion, maintenir une rigueur éthique, et enrichir son œil averti au travers d’interactions avec les conservateurs de ses collections comme avec des chercheurs, historiens de l’art et autres spécialistes les plus reconnus.

 

Jean Claude Gandur

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© Crédit photographique : Fondation Gandur pour l’Art, Genève. Photographe : Grégory Maillot/Agence point-of-views

Citoyen suisse, né à Grasse (France) le 19 février 1949, Jean Claude Gandur est entrepreneur, collectionneur et philanthrope. Il grandit à Alexandrie (Egypte) jusqu’à l’âge de 12 ans puis s’établit avec sa famille dans le canton de Vaud (Suisse) où il obtient une licence de droit de l’Université de Lausanne, avant de poursuivre des études en histoire ancienne à l’Université de Paris Panthéon-Sorbonne.

Passionné d’art dès l’enfance, et d’antiquités égyptiennes en particulier, il construit sa collection à partir d’un fond familial. Commençant avec l’art ancien, il étend progressivement son intérêt à la peinture abstraite d’après-guerre, aux arts décoratifs du Moyen Âge aux années 1900, à l’ethnologie, et plus récemment, à l’art contemporain africain et de la diaspora. En 2010, il créé la Fondation Gandur pour l’Art afin d’assurer l’intégrité de ses collections pour le futur. Des publications, des expositions et prêts et un site internet garantissent la mise à disposition du public des quelque 3500 œuvres qui composent ses quatre collections.

Enfin, guidé par une tradition familiale et conscient du devoir moral des privilégiés envers les plus démunis, Jean Claude Gandur fonde en 1996 la Fondation Addax et Oryx dont la mission est de combattre les causes premières de la pauvreté en Afrique et au Moyen-Orient, puis la Fondation Gandur pour la Jeunesse en 2011 pour soutenir les jeunes en difficulté et lutter contre les discriminations en Suisse et dans les pays limitrophes.