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La Belle Zélie

Jean-Auguste-Dominique Ingres

(1780 - 1867) | 870.1.1

Date : 1806 | Technique : Huile sur toile

La « subtile pointe de vulgarité » (V. Pomarède) que recèle ce portrait lui a sans doute valu, bien a posteriori, le surnom de La Belle Zélie, qui vient d’une chanson à la mode dans les ateliers de peintres à l’époque de David. Il s’agit d’une oeuvre de jeunesse du peintre, élève de David, qui deviendra bientôt un des premiers peintres de son temps, très demandé comme portraitiste autant que pour de grands décors allégoriques ou historiques et qui assurera la direction de l’académie de France à Rome.

La figure en buste de trois quarts, dont le visage s’offre de face, se détache en couleurs nettes (noir, rouge, brun) sur fond de ciel bleu-blanc, ce qui dégage la silhouette et valorise le dessin, comme certains portraits florentins du quattrocento. Le personnage longtemps identifié à tort comme Madame Aymon, est jeune et d’une heureuse sensualité, tout en rondeurs et en boucles. Au bel ovale du visage au dessus d’un large décolleté, s’accordent les détails du collier de perles et son fermoir, des accroche cœurs, du peigne en biais, des pupilles rondes, de la bouche pulpeuse, de la naissance d’un sein dans l’arrondi de la poitrine, et de l’allongement légèrement goîtreux du cou. Distorsions de la pose et de l’anatomie ont fait considérer Ingres comme un des pères de la peinture moderne.