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NADINE BEAULIEU : Une artiste en résidence dans les musées de la RMM

NADINE BEAULIEU : Une artiste en résidence dans les musées de la RMM

LE FÉMININ À L’OEUVRE : UNE CONCEPTION DRAMATURGIQUE ET SCÉNOGRAPHIQUE

Dans un premier temps, Nadine Beaulieu, chorégraphe et metteure en scène et Éric Guilbaud, créateur lumière s’immergent dans l’univers des collections de l’ensemble des musées de la métropole. Leur travail consiste pendant ces temps d’approche, à recueillir le maximum de sensations et d’informations pour faire émerger à la fois une radicalité d’orientations dramaturgique et scénographique, musée par musée et l’assurance d’une très grande cohérence entre l’ensemble des propositions.

Créer à la vue des visiteurs et des publics invités au sein des musées

« Nadine Beaulieu accompagnée d’au moins une/un artiste entre dans le processus de recherche et de création au sein de l’ensemble des musées au contact des oeuvres. Sur des sessions de trois jours  consécutifs et avec des artistes de disciplines différentes : danseuses/danseurs, chanteuses/chanteurs,
comédiennes/comédiens, musiciennes/musiciens. Chaque jour ils travaillent à la vue des visiteurs de passage, ou d’un public invité. L’occasion pour un groupe de venir assister pendant un temps au processus de création et de partager aux artistes ses sensations, impressions, émotions. Mais aussi l’occasion de jouer avec les artistes en leur donnant des consignes d’improvisation dans le cadre de recherche proposé par Nadine Beaulieu. Petites écoles du spectateur, ces propositions invitent les publics de toutes natures, à
poser des mots, exercer l’esprit critique et oser la subjectivité. L’opportunité pour les artistes de recueillir des impressions et de faire valider certaines intuitions artistiques. »

Créer les spectacles au sein même des musées

« Ces temps d’immersion et de recherche sont pour les artistes les temps d’appropriation des oeuvres et des lieux pour la création des spectacles, visites immersives, performances participatives décrites ci-dessous. »

ARTISTE À L’OEUVRE : OPHELON
BRUCE CHIEFFARE ET ANNE CÉCILE LAURENT CANTATRICE

Du 12 au 14 mars 2022
Musée des Beaux-Arts de Rouen

Nadine Beaulieu, chorégraphe et metteuse en scène poursuit l’écriture du portrait de Bruce Chiefare, champion de breakdance et danseur contemporain. Elle invite à l’occasion de ces trois journées, Anne-Cécile Laurent, cantatrice lyrique et Renaud Aubin, créateur sonore.

«Faire le portrait de Bruce, c’est faire le portrait d’un être complexe. Champion de breakdance, entrainé à la compétition mais aussi aux formes de création contemporaine, doux et vif à la fois, fluide comme une liane, ancré et léger, il semble savoir réconcilier les contradictions...» La gestuelle de Bruce au sol, toute en sensualité et dynamiques entrelacées, m’a tout d’abord évoqué le trouble du «genre », entre principe féminin et principe masculin, subtilement conjugués. Elle a en outre fait naître l’image d’Ophélie glissant au fil de l’eau juste avant sa noyade dans le tableau du peintre anglais John Everett Millais. Ophélie est un personnage de fiction, à l’amour trompé et au destin tragique, dans la tragédie Hamlet de William Shakespeare. Devant ce tableau d’Ophélie et devant toutes les oeuvres, picturales, musicales, poétiques, approchant «l’érotisme morbide » des représentations de toutes les « Ophélies » de la fin du 19e siècle, je me suis trouvée confrontée à mes propres contradictions. À la fois charmée par l’esthétique romantique de ces oeuvres ET horrifiée par le destin tout tracé qu’elles inscrivaient, pour les femmes de cette époque et de toutes les générations à venir. Pour tenter de réconcilier les contraires, j’ai eu envie d’associer des univers dansés et musicaux opposés : la gestuelle breakdance de Bruce Chiefare à la fois suave et d’une grande physicalité, léchant lyrique d’Anne-Cécile Laurent sur la mélodie Ophélie de Berlioz, le slam déclamé par une femme sur le poème Ophélie de Rimbaud, comme un cri de résistance et d’émancipation, et enfin la création musicale contemporaine de Renaud Aubin, comme liant sonore. »

DU FIL À L’OEUVRE
CRÉATION PARTICIPATIVE AVEC LE PUBLIC

Du 17 mars au 8 mai 2022
Fabrique des Savoirs

Le public est accueilli à la Fabrique des savoirs dans un sas de détente sur une bande-son qui lui permet de lâcher son stress. Puis il est invité à visiter la salle des machines, cette fois-ci, par contraste, dans un bruit assourdissant de machinerie (création d’une bande-son), avec une cinquantaine de personnes (amateurs/ bénévoles) qui répètent une série de gestes mécaniques (et collaboratifs) sur une accélération de cadence à chaque coup de cloche. Les gestes sont extrêmement simples (soulever un panier, le passer à son voisin, se retourner, changer de côté, attraper le fil qu’on vous tend, plier un tissu, le poser à sa droite etc.…) mais c’est la mécanique de l’enchaînement qui crée l’élan. Les costumes sont joyeux et colorés, les gens font apparemment des actions simples mais la machine est infernale.

ARTISTES À L’OEUVRE

Du 7 au 9 avril 2022
Musée industriel de la Corderie Vallois

Nadine Beaulieu, chorégraphe et metteuse en scène, initie l’écriture d’un solo portrait de Jean-Christophe Paré au sein de la Corderie de Vallois en s’inspirant de la gestuelle ouvrière puisée dans les archives de la Fabrique des Savoirs. Une manière de relier symboliquement deux lieux chargés d’histoire industrielle.
Répéter une série de gestes mécaniques sur une accélération de cadence, avec de subtiles transformations, comme des esquisses gestuelles. Est-ce que cela donne accès, par transparence, comme en peinture sur le principe du sfumato, à la profondeur de l’être, à son intimité ?
Nadine Beaulieu et Jean-Christophe Paré font le pari de trouver quelques réponses chorégraphiques à la Corderie de Vallois, puissante machine industrielle « vivante ». Ils entrent dans le processus de création au sein même du musée à la vue des visiteurs et partagent avec eux leurs questionnements, leurs ressources,
leur expérience.

Jean-Christophe Paré, Artiste interprète

C’est au sein du Ballet de l’Opéra national de Paris que Jean-Christophe Paré ouvre le premier acte de son parcours de danseur interprète. Nommé Premier danseur en 1984, il n’en décide pas moins de défendre, au sein du Groupe de Recherche Chorégraphique de l’Opéra de Paris (dès 1981) la possibilité d’ouvrir de nouvelles voies d’exploration du travail de l’interprétation. Il collabore avec de nombreux chorégraphes issus de courants aussi divers que la modern’ dance (P. Taylor ; J. Limon ; T. Tharps), les courants de danse contemporaine issus des États-Unis, (M. Cunningham ; D. Gordon ; K. Armitage ; D. Dunn ; A. Degroat ; L.
Childs), A. Nikolaïs ; C. Carlson), la jeune danse française (D. Bagouet ; F. Verret ; R. Chopinot ; P. Découflé ; D. Larrieu ; K. Saporta), la danse expressionniste allemande (S. Linke) et plus tardivement, les danses renaissance (A. Francalanci) et baroque (F. Lancelot). Il met ce socle de connaissances multiples au service
de son expertise des projets danse en intégrant le service de l’inspection danse du ministère de la culture (2000-2007). Il y puise les sources de la conception des projets pédagogiques qu’il met en oeuvre lorsqu’il dirige les départements danse de l’école nationale supérieure de danse de Marseille (2007-2011) puis
du Conservatoire nationale supérieur de musique et de danse de Paris (2014- 2018). De ses expériences de concepteur de cursus de formation de danseur dans l’enseignement supérieur, il conserve le goût pour une transmission des oeuvres croisant les problématiques propres aux processus d’écriture contemporaine.

DU CHANT À L’OEUVRE
PROFESSIONNELS ET AMATEURS FEMMES

Du 23 juin au 10 juillet 2022
Musées Beauvoisine

Des chants de labeur, des chants ethnographiques, chants d’esclavage, chants chorale sur la thématique du paysage, des ruines, de la nature et de la mort sublimés et transcendés par la voix. Porté par le chant, le labeur des ouvrières/ couturières qui réalisent en rond dans le jardin et/ou les arcades une oeuvre collective, comme un rituel, comme une réunion de « sorcières » qui permet aux visiteurs de passer et de partir à leur guise.

VULCAIN, L’ÉCHANCRURE DU SECRET
DU SOUFFLE À L’OEUVRE

Du 15 au 17 septembre 2022
Musée de la ferronerie Le Secq des Tournelles

Découvrir le musée de la Ferronnerie, ce lieu de métal et d’acier (travail plutôt identifié comme étant masculin), plongé dans des lumières rouges très fortes comme dans une forge, un brasier, du vent/du souffle, un bruit assourdissant de martellerie. Y rencontrer la figure de VULCAIN, interprété par Philippe Priasso et, par contraste, entendre la déclinaison d’un Te Deum chanté autour de la lanterne crèche par deux chanteuses lyriques dont les voix s’enroulent l’une autour de l’autre.
VULCAIN, l’échancrure du secret Par la force tellurique de sa corporalité, Philippe Priasso déploie une évocation du mythe de VULCAIN. Danseur hypnotique, d’une force à la fois tranquille et puissante dans des contradictions et alliances rares à mes yeux.. Métal précieux ? ... L’impression de le voir, tel un funambule, circuler entre deux points, sur une corde tendue à l’extrême, entre réalité et poésie…. Pour ce VULCAIN, l’échancrure du secret, adapté pour le Musée du Secq des Tournelles, nous travaillerons sur la question du souffle, du feu, de l’origine, des secrets. Tels des orfèvres, nous cisèlerons par la danse des objets sensibles et précieux. »

En écho à la Lanterne crèche du musée et à l’ensemble des collections du musée.

Une soirée Spectacle avec les artistes de la compagnie : Nadine Beaulieu, chorégraphe et metteuse en scène –Philippe Priasso, danseur interprète –Anne- Cécile Laurent, soprano –Emilie Tack, mezzo-soprano. Création scénographique et lumineuse : Éric Guilbaud -Création sonore : Renaud Aubin

ARTISTE À L’OEUVRE
FIGURE DE L’HÉROÏNE, COÛTE QUE COÛTE

Le 8 octobre
Musée des Antiquités

Le 9 octobre
Musée des Beaux-Arts

Le 10 octobre
Musée de la ferronerie le Secq des Tournelles

On annonce la venue de M. Julien quelques jours avant son arrivée par l’envoi de plusieurs indices, notamment une vidéo danse. On GARDE SECRETS TANT QUE FAIRE SE PEUT L'IDENTITÉ ET LE GENRE DE
LA CRÉATURE QUE L'ON VA RENCONTRER. On ne sait pas si c'est un homme ou une femme car nous jouons sur ce doute-là jusqu'au vrai moment de la rencontre au Musée des Antiquités puis à l’occasion d’un grand JEU dans le jardin des sculptures. On sait juste que c'est un être "hors du commun"… inclassable… héros/héroïne ? - herculéen/herculéenne ?

l’Ode à Marie
Le portrait de Marie Doiret (et de toutes les Marie(s) que nous sommes…)

Du 18 au 20 novembre
Musée des Beaux-Arts, Salle du Jubé

L’ODE A MARIE, c’est une traversée par le corps dansant des représentations féminines en peinture et en sculpture au travers des époques. C’est un jeu où les codes et les certitudes sont bousculés pour tenter de déconstruire les stéréotypes,troubler les genres et questionner les rôles. L’Ode à Marie, c’est se pencher sur
la complexité de l’être et sa pluralité, son académisme et sa fantaisie. C’est enfin l’hommage d’une chorégraphe pour Marie Doiret, une artiste aux multiples facettes et interprète de Nadine Beaulieu depuis plus de 15 ans.

« L’ODE A MARIE, symbole du don de soi mais aussi figure de proue qui ouvre la voie, fend l’écume, entame l’inconnu et conseille l’humain dans ses épreuves à l’image de Héra dans la légende de Jason et les Argonautes. » - Nadine Beaulieu

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