François André Vincent, Portrait-charge de Jean Nicolas Buache de La Neuville (1741-1825), géographe, plume et encre brune
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LA RÉUNION DES MUSÉES MÉTROPOLITAINS EST PLEINEMENT MOBILISÉE POUR REPROGRAMMER SES EXPOSITIONS ET DÉTERMINER UNE PROCHAINE DATE D’OUVERTURE
Le dessin humoristique tient une place importante dans les collections rouennaises. Le genre plaisait à Henri Baderou, dont la donation en 1975 comprend notamment d’exceptionnelles caricatures des 17e et 18e siècles, acquises à une époque où ces pièces étaient négligées de la plupart des amateurs. C’est grâce à lui que le musée conserve notamment 28 truculents dessins de Vincent exécutés vers 1797-1799 : en quelques traits de plume l’académicien des Beaux-Arts y a croqué ses confrères de l’Institut.
La caricature (qui outre les traits d’un modèle identifié), la veine satirique (qui tourne en dérision les mœurs du temps), de même que le genre burlesque fondé sur l’exubérance et l’irrationnel, connaissent au 19e siècle et à l’aube du 20e un immense succès. Désormais étroitement lié à la presse et à l’édition d’estampes à bon marché, le dessin humoristique est devenu un genre en soi, avec ses codes, ses organes de diffusion et ses spécialistes. Il attire désormais des artistes venus de tous les horizons, du jeune Monet à Vallotton ou Picasso. Des amateurs talentueux s’y adonnent aussi, comme Armand Du Mesnil, haut fonctionnaire de l’Instruction publique, dont le musée conserve des dessins d’une verve étrange.
Le milieu artistique rouennais peut se prévaloir en la matière d’une solide tradition, incarnée au milieu du 19e siècle par le chansonnier et dessinateur Eustache Bérat. Émile Nicolle, auteur de feuilles piquantes, transmettra plus tard à ses petits-fils Jacques Villon et Marcel Duchamp son goût de la facétie et son esprit de dérision.
Charles Léandre, Autoportrait adressé à la cantatrice Marie Capoy, plume et encre brune, lavis brun
Claude Monet (Paris, 1840 Giverny, 1926)
Portrait-charge de Léon Manchon, notaire, vers 1858
Fusain et craie blanche
Legs Manchon, 1952
Inv. AG 1952.3.9
Vers 18 ans, Monet vend pour 10 ou 20 francs de grandes caricatures encadrées chez le papetier Gravier, au Havre. Leur succès lui permet d’amasser un pécule de 2000 francs, mais lui coûte une bourse pour aller étudier à Paris. Évoquant « ces spirituelles esquisses que nous connaissons tous », le conseil municipal éconduit le jeune homme, soupçonné de dispositions contraires aux « études plus sérieuses mais plus ingrates qui seules ont droit aux libéralités municipales ». Chez Gravier Monet fait cependant une rencontre déterminante avec Eugène Boudin qui l’engage à aller peindre sur le motif.