Le musée accueille une cinquantaine de dessins et d'estampes de l'école émilienne du XVIe siècle, dominée par l'extraordinaire figure de Girolamo Francesco Maria Mazzola, dit le Parmesan (1503-1540). L'ensemble provient des collections conservées à l'École nationale supérieure des beaux-arts à Paris.
Observateur plein de finesse, inventeur de formes d'une extrême sophistication, virtuose insurpassable, le Parmesan voyait dans le travail graphique le cœur même de la création. Il a pratiqué le dessin comme exercice d'analyse et de mise en forme, pour préparer la peinture, parfois aussi comme œuvre achevée.
L'exposition s'emploie à évoquer cette pluralité de fonctions, tout comme elle s'attache à présenter les interprétations que les graveurs de son entourage ont laissées des inventions du maître, notamment dans les célèbres chiaroscuri. Répondant à la grande préoccupation de la Renaissance pour la diffusion des formes, ces bois gravés en plusieurs teintes constituent l'une des plus fascinantes expériences d'impression en couleurs de l'histoire de la gravure. Certains, comme le fameux Diogène exécuté par Ugo da Carpi, sont depuis longtemps tenus pour les chefs-d'œuvre de la Renaissance dans le domaine de l'estampe.