Fluorescence ultra-violet, rayonnement infra-rouge, réflectographie multispectrale, rayonnement élecromagnétique… ces moyens scientifiques ne sont pas seulement l’apanage des laboratoires de recherche, des centres d’imagerie médicale, ou des contrôles de sécurité. Ils sont couramment mis en œuvre en histoire de l’art pour analyser les œuvres et parfois percer leurs mystères. Au fil des collections, nous vous révélons dix cas exemplaires, où la technologie de pointe a permis de révéler ce qui est enfoui sous la surface des apparences. Dans la plupart des cas, c’est à l’occasion d’une restauration que l’enquête commence. Une pathologie particulière, une bizarrerie dans la matière, demandent une investigation plus poussée. Pour réparer, il faut comprendre. L’œuvre est admise au Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France (C2RMF) pour subir une série d’examens et d’analyse sur lesquels pourra se fonder le protocole de restauration. Et parfois, c’est à ce moment que les surprises commencent. Dessin sous-jacent, changement de composition, travestissements et recouvrements, recettes de peintres, matériaux étranges… les pratiques d’atelier que l’on avait tenues secrètes se trouvent tout à coup dévoilées. Le futur musée à Beauvoisine sera un lieu où les sciences seront convoquées pour expliquer le présent. Quand l’imagerie scientifique révèle ce que nul n’a vu depuis l’achèvement d’une œuvre, le spectateur se trouve comme invité à assister, sur la pointe des pieds, au moment de la création. Une façon de remonter le temps, et de se trouver en compagnie de Gérard David, Vélasquez, Monet, Delacroix…
Ce projet bénéficie du soutien du C2RMF, Centre de recherche et de restauration des musées de France