Cet hiver, le musée des Beaux-Arts propose un événement inédit, la première exposition réunissant l'architecte et designer Sylvain Dubuisson, et le sculpteur formé à l'architecture Vincent Barré.
Vincent Barré, né en 1948, est sensibilisé dès l'enfance à l'architecture et à la sculpture. Sa formation à l'École des Beaux-Arts de Paris en 1967, complétée par l'enseignement de Louis Kahn à Philadelphie en 1973, l'amène à exercer l'architecture jusqu'en 1982. Dès lors, il se consacre entièrement à la sculpture, qu'il enseigne à l'École des beaux-arts de Paris. Dans son atelier de Saint-Firmin-des-Bois (Loiret) il emploie de nombreuses techniques : fontes de fer et d'aluminium, cire directe, aciers découpés, céramique ou monotypes. Oscillant entre figuration et abstraction, méditation et action, son oeuvre cherche à figurer des ‘forces plutôt que des formes'.
Sylvain Dubuisson, né en 1946, Grand Prix National de Design en 1991, se forme à l'architecture en Belgique et développe depuis les années 1980 une oeuvre inspirée par la littérature, d'un grand éclectisme de formes, de matériaux et de tirages, allant de pièces uniques à des productions industrielles. Introduit dans le monde du design en 1984 avec sa lampe Beaucoup de bruit pour rien, il connaît, depuis la création du Bureau du Ministre de la Culture Jack Lang en 1990, un succès international. La première collaboration de Sylvain Dubuisson avec le musée des Beaux-Arts de Rouen date de 1994, à l'occasion de la commande d'un Lustre monumental pour l'escalier d'honneur.
Véritable immersion des deux artistes au sein du musée et de ses collections, l'exposition invite le visiteur à arpenter les salles à la découverte des réalisations personnelles ou communes d'architecture, de sculpture, d'objets, de dessins, de photographies et de films, qui sont autant d'inventivités mises en espace et en scène. Lampes, bureaux, assiettes, bougeoirs, théière, plats, verres, cuillères, bague, lit, horloge, miroir, tous ces objets du quotidien sont revisités, bousculés, avec des couleurs et des matières innovantes, et des résonances poétiques accentuées.
Douze sections scandent les espaces du musée : Ville, Érotisme et martyre, Noces, Temps, Vanités, Lumière et amour, Architectures, Voyages et pensées, Manger, Urbanité et mémoire, Repos, Corps. L'exposition permet une rencontre entre la sculpture, qui laisse transparaître le rapport physique à la matière, et le design qui matérialise un trait, un concept. Le dessin, forme la plus essentielle de l'expression artistique, cristallise le point de rencontre de ces deux personnalités, issues d'un même métier, l'architecture, épanouies dans des techniques et des matériaux forts variés, parfois étonnants. C'est une histoire de design et de sculpture, l'histoire de deux hommes, amis depuis quarante ans, affamés de littérature et d'espace, de constructions et de rêves, qui sans cesse s'enrichissent mutuellement grâce au regard critique et bienveillant de l'autre.