Exposition prolongée jusqu'au 18 janvier 2021
Parmi les peintres rouennais les plus représentatifs de ce qu’il est convenu d’appeler l’École de Rouen figure Léon-Jules Lemaître (18501905). Élève talentueux de l’école de dessin de sa ville, il bénéficie d’une bourse qui lui permet de poursuivre son parcours dans la capitale. Entre 1873 et 1879, il assiste aux premières expositions des impressionnistes, qui l’enthousiasment plus que les leçons de son maître, l’intransigeant Gérôme. Trait d’union avec les milieux parisiens, il convertit ses amis restés à Rouen, Charles Angrand, Charles Frêchon, Joseph Delattre à l’impressionnisme, puis au néo-impressionnisme. Ensemble, ils forment « les quatre mousquetaires » de l’École de Rouen. Il poursuit cette aventure jusqu’en 1890, avant de se spécialiser dans les vues de Rouen qui lui assurent un succès réel auprès des amateurs de l’époque, confirmé par les générations suivantes. À ce jour, aucune exposition personnelle n’est venue retracer cette carrière, et aucune publication n’a été dédiée à cette personnalité centrale pour la diffusion de l’impressionnisme en Normandie. En partenariat avec l’Association des Amis de l’École de Rouen, le Musée des Beaux-Arts se propose de réunir un ensemble représentatif des diverses périodes du peintre, provenant de collections publiques et privées, réalisant ainsi la première monographie consacrée à Léon-Jules Lemaître.
Léon Jules Lemaitre, Vue de Rouen: Le Pont Corneille à Rouen, temps de pluie, 1891. Réunion des Musées Métropolitains Rouen Normandie, Musée des Beaux-Arts
« Le terme [école de Rouen] apparaît en 1889 sous la plume d’Eugène Brieux dans le Nouvelliste de Rouen du 26 avril pour honorer Angrand, Delattre, Frechon et Lemaitre, « Les trois mousquetaires », mais c’est le critique Arsène Alexandre, ami de François Depeaux, qui en analysant la seconde exposition de Joseph Delattre en 1902, montée entièrement par Depeaux à la prestigieuse Galerie Durand-Ruel, le met à l’honneur. Il introduit le terme dans « Le Figaro » pour désigner les peintres locaux et elle va faire florès. Depeaux a localement acheté des tableaux, donc encouragé Delattre, Frechon, Guilbert, Lebourg, Vignet et assuré le début de carrière de Robert-Antoine Pinchon, soit près de 200 tableaux, le chiffre est éloquent ! »
- François Lespinasse, Spécialiste de l'école de Rouen
Pour plus d'information : https://impressionnisme-musees-metropolitains.fr/fr