Théodore Géricault
(1791 - 1824) | 866.3.1
Date : Vers 1817 | Technique : Huile sur papier marouflé sur toile
Durant son séjour à Rome en 1817, Géricault peint une série d’esquisses à propos de la course de chevaux libres du Corso. Il est possible que le peintre ait envisagé de réaliser une grande composition sur ce sujet mais il ne la fit pas.
L’esquisse de Rouen montre quatre hommes, nus ou à demi vêtus qui maintiennent un cheval en furie, la crinière au vent, près à s’élancer au départ de la course. Le sujet rappelle bien la fascination de Géricault pour le rapport entre l’homme et le cheval. Le sujet est certes à la mode à une époque encore marquée par les campagnes napoléoniennes mais il sera une véritable obsession pour lui. C’est que l’étude entre l’homme et le cheval se prête bien aux recherches d’un peintre qui puise à la fois dans la tradition classique et dans les besoins d’exprimer son caractère fougueux.
En effet, Géricault a été un élève appliqué dans l’atelier de Carle Venet et dans celui de Pierre-Narcisse Guérin, il copie les tableaux du XVIIe italien venus avec les campagnes napoléoniennes, il étudie l’anatomie avec passion, cherche l’équilibre et l’harmonie des Grecs anciens. Mais en même temps son caractère s’accorde mal à une vision trop sage de la peinture : il est d’un naturel passionné, emporté, pressé.
Tout cela se ressent dans cette petite esquisse. Tout semble à la fois calme et en mouvement dans cette peinture : chaque membre est en tension, pas une seule ligne n’est droite — à part les surfaces planes qui composent le paysage — et tout un jeu de forces appliquées autour du cheval, par les hommes qui le domptent, le rendent à la fois immobile et près à bondir. Géricault mènera pendant toute sa courte carrière de peintre une recherche passionnée du rendu du mouvement, de la vie, vibrante et spontanée.