Louis-Jacques Mandé Daguerre
(1787 - 1851) | 2004.3.1
Date : 1824 | Technique : Huile sur toile
Datée de 1824, cette toile est l’un des chefs-d’œuvre de Daguerre, dont la contribution à l’invention de la photographie a presque entièrement éclipsé l’activité de peintre et dont bien peu de tableaux subsistent. Cette vue d’architecture aux très brillants effets de clair-obscur est contemporaine d’une version en grand format dépourvue de personnages, présentée la même année à Paris dans le cadre des spectacles optiques et sonores du « diorama » de la rue Samson (là même où Daguerre mettra au point son procédé photographique).
À cette époque l’artiste présente des versions réduites des compositions qu’il met en scène dans ce théâtre d’illusion qu’il a fondé en association avec Charles-Marie Bouton. Ces versions, comme le montre le magnifique tableau de Rouen, doivent généralement être regardées comme des variations sur les thèmes qui font alors le succès de ces spectacles, plutôt que comme des œuvres préparatoires.
Après sa présentation à Paris, le diorama représentant Rosslyn Chapel fut exposé à Londres, Dublin, Liverpool et Edimbourg entre 1826 et 1835. Il y connut un immense succès. Un air de cornemuse accompagnait l’exposition et de mouvants effets de pénombre animaient les vues, créant de prodigieux effets d’illusion.
Rosslyn Chapel est situé près d’Edinburgh. Elle appartenait sans doute à une architecture plus vaste, la Collégiale Saint Mathieu, une de ces grandes collégiales fondées en Ecosse au XVe siècle entre les règnes de Jean Ier et Jean IV. Le site est connu pour ses nombreuses légendes notamment celle concernant ses deux piliers dits « de l’apprenti » et « du maître. ». Rosslyn Chapel a inspirée les romanciers d’hier et d’aujourd’hui, de Sir Walter Scott (dans Le Lai du dernier ménestrel) à Dan Brown (The Da Vinci code) : ce dernier reprend cette légende qui associe les signes mystérieux qui décorent la chapelle en abondance au Saint-Graal qui serait caché là.