Jules Laurens
(1825 - 1901) | D.874.13
Date : 1872 | Technique : Huile sur toile
Après son échec au concours du Prix de Rome en 1845, Jules Laurens, élève de Paul Delaroche, décide de partir en voyage en Orient en compagnie du géographe Xavier Hommaire de Hell. C’est un véritable périple qu’ils vont vivre ensemble en parcourant la Grèce, la Moldavie, l’Anatolie et la Perse pendant plus de trois ans. Jules Laurens en rapportera plus d’un millier de croquis et les notes de voyage de son compagnon qui meurt à Ispahan (Iran) avant son retour. Ce dernier y décrit Aschref ainsi : « La tente est dressée à l’ombre des orangers tout en face d’un grand bassin d’eau limpide, où se reflète un kiosque à deux piles qui paraît habité.[…] Tout ce paysage est ravissant. Un solitude complète règne dans le jardin, à notre grande satisfaction ».
Le tableau de Rouen fait partie de cette vague des paysages orientalistes qui prennent de plus en plus d’importance face aux scènes de genre dans la seconde moitié du XIXe siècle. Le nombre de personnages représentés est réduit et le paysage lui-même devient le sujet de la peinture. Celui-ci est particulièrement émouvant, avec ses grands cyprès, symboles d’éternité, qui montent vers le ciel, rappelant la mort de l’ami du peintre et ce sentiment de quiétude, voire de mélancolie qui se dégage du plan d’eau du premier plan, sans une ride, et de la vue d’un site en second plan, grandiose bien que laissé à l’abandon.