George Morland
(1763 - 1804) | 923.9
Date : Vers 1790 | Technique : Huile sur toile
Peintre prodige qui exposa dès l’âge de douze ans à la Free Society of Artists de Londres, George Morland se tourne d’abord vers la peinture de mœurs et de scènes domestiques. Puis vers 1790, à la faveur de la mode ambiante, il peint des scènes pittoresques de la vie campagnarde anglaise et des paysages qui connaissent rapidement un grand succès (plus de 250 gravures seront tirées de ces peintures).
George Morland est un personnage étonnant. Ses biographes contemporains racontent qu’il était alcoolique, ne changeait guère de vêtements, se déguisait en jockey ou en groom et hébergeait dans son jardin de Londres divers animaux, des chiens, des chèvres, des renards et des cochons d’Inde dont il se servait comme modèles.
Il est étonnant de constater que ses œuvres respirent pourtant la simplicité et la fraîcheur de la campagne. Avec une légèreté de touche et un usage très spirituel de la couleur, le peintre sait nous rendre de façon très attachante des petites scènes prises sur le vif, comme dans le tableau de Rouen. S’agit-il d’une fuite devant un orage ou bien de la rencontre opportune entre une mère accompagnée de son enfant, perdus, et un paysan du coin ? Le sujet est incertain mais l’intérêt du tableau réside surtout dans l’art avec lequel un grand coloriste sait rendre la force d’un orage par un dégradé de valeurs autour d’une grande tache de blanc au centre du tableau ; ou encore comment il sait rendre la menace de cet orage avec une petite touche de rouge sur le manteau de la femme, perdue au milieu de cette nature sombre, rendue quasiment monochrome par l’orage qui approche.