François André Vincent
(1746 - 1816) | 808.1.1
Date : 1772 | Technique : Huile sur toile
Ce magnifique portrait peint par François André Vincent en 1772 fixe sur la toile les traits du peintre paysagiste rouennais Jean-Pierre Houel à l’âge de trente-sept ans. L’artiste est alors au sommet de sa notoriété.
Fils d’un marchand de plâtre de Rouen, il est formé au dessin par Jean-Baptiste Descamps dans sa fameuse école gratuite de dessin avant de s’imposer en quelques années un des meilleurs graveurs de son temps. Le célèbre graveur Le Bas le recommande au fils de Blondel, grand amateur de peinture de la première moitié du XVIIIe siècle. Et après la mort de son père en 1764, Houel se lance dans la technique de la peinture dans le genre qui fera son succès : le paysage. Il suit une formation auprès de Casanova, peintre de batailles et de paysages d’origine italienne fixé à Paris, et fréquente le salon de Mme Geoffrin : là se côtoient les philosophes Diderot, D’Alembert et Marmontel et des peintres aussi prestigieux que Boucher, Vien, Van Loo ou Vincent.
Houel retrouve Vincent à Rome lorsque ce dernier réside au Palais Mancini comme pensionnaire de 1771 à 1775. Houel se trouve aussi en Italie, envoyé par faveur spécial de Marigny, surintendant des Bâtiments du roi. En 1772 le peintre aurait dû rentrer déjà en France mais il a décidé malgré tout de prolonger son séjour pour pouvoir visiter la Sicile, qui sera le sujet de plusieurs de ses meilleurs tableaux. C’est cette année là que le peintre Vincent réalise le portrait du peintre conservé au musée de Rouen.
On a envie de sentir dans ce portrait le caractère décidé, volontaire et ambitieux du personnage avec cette mâchoire carrée et ce regard sans illusion. On oublie également le fils d’un marchand-plâtrier de Rouen dans cet homme richement vêtu, portant un habit somptueux d’un rouge vermillon éclatant et une perruque de son temps.