Jacques-Louis David
(1748 - 1825) | 931.15
Date : Vers 1794 | Technique : Marbre
Ce portrait a-t-il, comme l’indique une note au dos de la toile, été peint sur le vif par David lors de son séjour en prison en 1794 ? Il représenterait le buste de son geôlier, grâce au fils duquel l’œuvre entre dans la collection du Dr Gosset, puis de Mme Claudel, avant d’être achetée par la ville de Rouen en 1931.
Le traitement des yeux, les cheveux finement dessinés, le vêtement traité en « frottis » et certains détails de la chemise sont caractéristiques de l’art de David. Outre le style de la peinture, son caractère inachevé et l’esquisse révélée à la lumière infrarouge, d’une grande maîtrise, sont deux indices complémentaires qui permettent une attribution à David à une époque troublée où les œuvres du maître sont difficiles à étudier.
Cette effigie prend place parmi les rares œuvres réalisées par David, membre du club des Jacobins, puis du Comité de Sûreté Générale et du Comité d’Instruction publique, lors de son incarcération à l’Hôtel des Fermes générales, puis au Palais du Luxembourg, d’août à décembre 1794, à la suite de thermidor et de la chute de Robespierre. Il s’inscrit aux côtés d’un album de croquis au crayon, d’un autoportrait, de deux dessins sur le thème d’Homère, d’esquisses pour les Sabines et peut-être de la Vue du Jardin du Luxembourg.