Léon Jules Lemaitre
(1850 - 1905)
Date : 1891
Un peu de moins de dix ans après son ami Charles Angrand, Léon-Jules Lemaître dans un inventaire des sites rouennais, plante son chevalet sur la rive gauche de la Seine. Après avoir passé en revue les vieilles rues avec un faible pour la vieille maison du XVe de la rue Saint Romain et le Gros Horloge, la rue Damiette, l'exceptionnelle façade de l'église Saint-Maclou, Lemaître passe sur la rive gauche du fleuve et observe l'animation des petits métiers. Ces sujets ont maintes fois retenu l'attention du peintre. L'atmosphère grise est typique de la ville de Rouen et de ses jours de pluie si fréquents en octobre et novembre, dont Lemaître s'est fait, avec succès le traducteur fidèle et talentueux.
« Dès que les jours de crassinage arrivaient, on était sûr d'apercevoir à quelque coin de rue, Léon-Jules Lemaître, son feutre abaissé sur les yeux, son collet relevé, ébauchant sur une petite boîte à pouce quelques uns de ses tableautins, qui resteront comme les documents délicats du Rouen au XIXe siècle...avec ses entrées de pont toujours animées d'une foule de petits personnages, remuants, troussés d'un coup de pinceau spirituel, égayant de la tache rose d'une blouse de charcutier, ou de la note jaune d'un tramway qui file, ses milles visions de la vie rouennaise » (G. Dubosc, Journal de Rouen, 7-VI-1905).