La Vue générale de Rouen fut présentée au public pour la première fois à Rouen en 1994 lors de l’exposition « Rouen, les cathédrales de Monet » et fut acquise par le musée des Beaux-Arts de Rouen l’année suivante. Elle était restée dans l’atelier de l’artiste dont elle porte le cachet et, à la mort de celui-ci, ses héritiers la firent passer dans le commerce de l’art.

L’artiste ne songe visiblement pas ici à y concentrer son regard pour donner de la ville de Rouen une toile aboutie aux empâtements savants. Quelques tâches de couleur appliquées posément d’une touche légère en bandes horizontales d’intensité et de tonalité différentes suffisent à évoquer la ville lovée dans la boucle de la Seine d’où émergent, au centre de la composition, les verticales caractéristiques de l’édifice gothique, autant pour en assurer l’équilibre plastique que pour en souligner le caractère identitaire. La matière picturale fine et presque transparente ne recouvre pas en totalité la toile, d’un grain fin et d’un format identique à celui des Cathédrales.

Pochade plutôt qu’esquisse, Monet y fait un usage de l’huile proche de celui de l’aquarelle ; plus que comme une œuvre définitive, il faut la voir comme une notation, la page d’un carnet de bord, un hors-d’œuvre.