Foyer culturel d'une vitalité extraordinaire, les Pays-Bas du Sud se sont imposés, grâce à Rubens et à ses élèves, comme un des grands pôles artistiques de l'Europe du XVIIe siècle, dont le rayonnement marquera pendant des siècles toute la peinture européenne. Confrontées à la Hollande protestante, les Flandres reprises en main par les Espagnols puisent alors dans l'ancienne tradition artistique des Pays-Bas tout comme dans la culture classique pour inventer un langage adapté à l'esprit de la Contre-Réforme.
Le dessin joue alors dans les ateliers flamands un rôle de tout premier plan, qui traduit tout à la fois un goût très vif pour la forme observée et les extraordinaires capacités d'invention de quelques créateurs de génie : Rubens, Van Dyck, Jordaens. Le travail graphique y est pratiqué dans un esprit profondément pictural qui privilégie des techniques fluides et colorées comme le dessin au lavis, l'aquarelle ou la gouache.
L'école nationale supérieure des beaux-arts – qui abrite la plus grande collection française de dessins après celle du Louvre – conserve des chefs-d'œuvre dans ce domaine, restés inédits jusqu'à une date récente. Une trentaine des plus belles feuilles de cet ensemble est présentée au public du musée des Beaux-Arts, complétée par des dessins conservés à Rouen.