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Véra Molnar, Une Rétrospective (1942-2012)

15 Juin 2012 - 30 Septembre 2012
Véra Molnar, Une Rétrospective (1942-2012)

Née en Hongrie en 1924, formée à l'école des Beaux-Arts de Budapest dont elle devint elle-même professeur, Véra Molnar décide de quitter son pays d'origine pour s'installer définitivement en France en 1947. Chaque décennie traversée par l'artiste jusqu'à aujourd'hui est alors porteuse d'inventions formelles importantes, dont la rétrospective rouennaise montre pour la première fois l'étendue et la richesse en occupant à la fois le musée des Beaux-Arts de Rouen et le Centre d'art contemporain de Saint-Pierre-de- Varengeville.

Dans les années 50, Véra Molnar se détourne plus nettement de la peinture figurative pour explorer la voie de l'abstraction géométrique. De simples morceaux de cartons badigeonnés de gouache parfois sortie directement du tube, découpés en rectangles, tirets, cercles et demicercles, épinglés et manipulés selon des mouvements giratoires élémentaires ou des inclinaisons de degrés divers, fondent son premier répertoire formel. Mais contrairement à de nombreux protagonistes de l'abstraction (Kandinsky, Herbin) Véra Molnar ne fige pas ses trouvailles en alphabet plastique et ne considère jamais qu'elle met au jour des invariants. En s'engageant dans l'univers de l'abstraction géométrique, elle n'a de cesse d'en interroger les codes et les pratiques pour les subvertir avec constance et originalité dans une conduite qui l'éloigne des catégories bien délimitées.

À la recherche d'une méthodologie créative autre, elle va ensuite inventer dans les années 60 une machine imaginaire qui est un ensemble de procédures conceptuelles visant à générer des images. En 1968, la réalité des machines ayant rejoint sa fiction artistique, elle devient la pionnière française de l'art assisté par ordinateur. Et là encore, fidèle à sa curiosité et au fait de ne pas se laisser enfermer dans des règles qui ne sont pas les siennes, l'artiste s'ingénie à ne pas se rallier aux tenants de l'art informatique pour développer de nouvelles procédures de glissements, via des mécanismes de jeux et - aussi étrange que cela paraisse - de dialogues avec la machine.