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Rouen

Maria Elena Vieira Da Silva

(1908 - 1992) | 965.7

Date : 1963 | Technique : Huile sur toile

On dit que c'est le souvenir de sa ville natale de Lisbonne, avec ses empilements de ruelles aux façades crépitantes de lumière, qui a servi de matrice au développement du thème des villes chez Vieira da Silva (de Lisbonne bleue en 1942 à Rotterdam en 1971). On prétend que cette révélation lui est venue en étudiant en 1930, sur le motif, le jeu arachnéen des filins du pont transbordeur de Marseille.. Toutefois, ce n'est que plus tard que Vieira da Silva a systématiquement exploré les ressources colorées des blancs multiples et liquides, traités en touches fractionnées, carrées ou rectangulaires, pour créer la magie singulière d'un monde rêvé qui parle vrai : invitation à la promenade dans un espace flottant où le regard se prend à parcourir des ruelles, à survoler des ponts, des bateaux ou de minuscules personnages.

Cette poétique urbaine dérive des procédés cubistes de simultanéisme et de rabattement fragmentaire des plans. Elle prend place dans le mouvement de l'abstraction lyrique, représenté aussi par Bissière, dont Vieira fréquenta l'atelier en 1932, et qui règne lui aussi aux confins du monde vu et de l'abstrait.